Excellences, Mesdames et Messieurs les ministres,
Monsieur l’Ambassadeur de la France,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux d’être parmi vous, Excellences, Mesdames et Messieurs, pour l’inauguration de très importante réalisation de coopération franco-cambodgienne, un scanner et des bâtiments de l’Hôpital Calmette. Je suis particulièrement impressionné par l’ampleur de dix années de coopération franco-cambodgienne au profit de l’Hôpital Calmette, l’hôpital de demain, pour le mieux du malade. Une époque s’est achevé; une nouvelle ère se dessine pour l’Hôpital Calmette, faite de fierté et d’espoir.
Permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, d’exprimer notre reconnaissance, au nom du peuple et gouvernement cambodgien et en mon nom personnel, au peuple et gouvernement français, aux Françaises et aux Français qui viennent nous aider à rebâtir le Cambodge et améliorer notre niveau de vie. Votre soutien est essentiel pour le redressement du Cambodge et votre assistance est bien à sa place et bien dépensée. Je me souviens toujours de l’apport de la France à l’instauration de la paix au Cambodge, de son engagement auprès du Gouvernement Royal du Cambodge pour apporter sa contribution aux nombreux projets de modernisation du Cambodge.
Le Cambodge jouit, aujourd’hui, d’une paix et d’une stabilité sans précédent – aux plans politique, social et économique. Le pays la vit, après plusieurs décades d’agitation, de turbulence et de tragédie. La démocratie, par laquelle le peuple fait ses choix parmi nombre d’alternatives, s’est solidement enracinée et elle est aujourd’hui bien ancrée. La sécurité publique s’est beaucoup améliorée. Le peuple du Cambodge est uni, comme il ne l’a jamais été auparavant.
Espoir renouvelé, optimisme et résolution remplissent l’atmosphère. Le peuple acquiert, à nouveau, le sens du dynamisme, de la détermination et de l’intensité de la vie. Le progrès est évident partout, dans des délais courts. Le Gouvernement a accompli ses promesses, l’une après l’autre, d’une manière déterminée et rapide. Le tissu social du Cambodge se transforme. Dans le pays règne le sentiment de pouvoir envisager l’avenir avec confiance et enthousiasme. Le sentiment que les perspectives de progrès se concrétisent.
Que les jeunes peuvent enfin envisager de bâtir ici un avenir prometteur. Dans ce contexte favorable, la priorité a été accordée par le Gouvernement Royal au développement social, en particulier à l’amélioration de services de santé efficaces. Les infrastructures de santé ont été réorganisées depuis 1996 afin d’assurer l’équité et un meilleur accès aux soins de santé pour l’ensemble de la population. Nous avons commencé cette réforme avec l’Hôpital Calmette. Maintenant, on peut dire que le système de gestion mis en place à l’Hôpital Calmette peut être utilisé comme modèle pour les autres hôpitaux de référence.
Les résultats constatés aujourd’hui sont en effet le résultat d’un long travail qui a associé les efforts de la coopération franco-cambodgienne, des gestionnaires de l’hôpital, de son Conseil d’Administration et de l’ensemble de ses personnels.Ce travail a consisté d’abord à rénover l’infrastructure immobilière, à équiper en matériel médical, à former les personnels afin de pouvoir offrir à la clientèle une prestation de qualité. Mais en même temps, le gouvernement a doté l’hôpital d’un statut de la personnalité juridique, celui d’établissement public autonome, avec son budget propre et des recettes provenant du recouvrement des coûts. C’est cette logique qu’il faut essayer d’appliquer à d’autres hôpitaux.
Elle permette de construire en même temps les quatre piliers qui supportent un hôpital: des bâtiments en bon état, du matériel adéquat et bien entretenu, des personnels bien formés et consciencieux, des ressources financières permettant de financer son développement et de compléter les rémunérations du personnel.Certes cette logique n’aurait pu être mise en oeuvre sans l’apport financier et technique initiale de la Coopération Française, mais aujourd’hui si l’hôpital est pleinement autonome, c’est aussi grâce à la qualité de ses gestionnaires et aux efforts de tous ses personnels.Je souhaite que d’autres grands hôpitaux puissent s’engager dans cette voie.
Le Cambodge a besoin d’hôpitaux publics de qualité, pour trois raisons : d’abord parce que certaines pathologies lourdes ne peuvent être traités que dans les hôpitaux ; ensuite parce que les pauvres ne peuvent pas aller dans les cliniques privées ; il faut donc qu’ils puissent être soignés dans des hôpitaux publics ; s’ils ne sont pas bien pris en charge ils vont devoir rester longtemps sans travailler, sans pouvoir nourrir leur famille, qui va devoir s’endetter.Enfin, il faut permettre aux malades d’être soignés dans le pays et de ne plus être obligés de partir à l’étranger, ce qui représente aussi un coût important pour leurs familles.
Avec le scanner de l’Hôpital Calmette par exemple, ce sont des centaines de personnes qui tous les ans pourront être diagnostiqués et traités sur place.C’est en cela qu’un système de santé, par la qualité de ce qu’il offre à la population, est partie intégrante du système économique général. C’est en cela que l’amélioration du système de santé participe au développement du pays. Depuis 1998, des progrès sensibles ont été réalisés en termes de l’amélioration des services de santé au Cambodge.
L’avancement important a été enregistré dans l’immunisation des enfants. Le nombre de cas de poliomyélite est nul. Le taux de mortalité causé par le paludisme s’est décru. Les compagnes de sensibilisation au VIH/SIDA ont atteint la plupart de la population. La lèpre ne pose plus de problème important pour la santé.
Malgré ces progrès, toutefois, la situation du Cambodge pour ce qui est de la santé est l’une des plus fragiles de la région, étant donné les nombreuses maladies dominantes et une infrastructure de santé inapte à les supporter. Le déploiement du personnel ne correspond pas à la demande. Le secteur de la santé souffre d’une insuffisance de fonds, même si pendant les cinq dernières années le gouvernement a triplé le budget de la santé. Pour les familles pauvres, des frais médicaux élevés se traduisent par l’accès limité. Donc, il nous reste encore beaucoup de chemin à faire.
Mais je suis convaincu que nous pourrons trouver ensemble une solution à ces problèmes. Compte tenu du tableau qui vient d’être brossé, la stratégie du Gouvernement Royal du Cambodge englobe les priorités suivantes pour le secteur de la santé : la prestation des services sanitaires de base à tous ; la décentralisation des fonctions financières et administratives; le développement des ressources humaines ; une attention spéciale sur la répression de la prévention des maladies transmissibles, en particulier le SIDA et le renforcement du système d’information sanitaire.
Nous avons une grande ambition pour l’amélioration de l’état de santé du peuple cambodgien. Nous sommes convaincus que le scanner et les deux construction nouvelles que nous inaugurons aujourd’hui contribueront à résoudre les problèmes que je viens de soulever. Rempli de joie et confiant dans l’esprit de coopération qui anime nous tous, qu’il me soit permis d’annoncer l’ouverture officielle de ces deux bâtiments, issus de la coopération franco-cambodgienne.
Pour terminer, permettez-moi de formuler à vos Excellences, Mesdames et Messieurs, mes fervents voeux de bonne santé et de succès de vos affaires. Je vous remercie de votre attention.